Syphilis congénitale : une étude prospective de 22 cas diagnostiqués par PCR - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
L’infection in utero par Treponema pallidum est responsable de la syphilis congénitale (SC) symptomatique chez le nouveau-né dans 1/3 des cas, causant 46 % de mort fœtale in utero (MFIU) et 27 % de prématurité. La PCR est une méthode diagnostique directe récente de SC, de sensibilité et spécificité non évaluées. Nous rapportons les données des couples mère–enfant (CME) diagnostiqués par PCR T. pallidum dans le cadre d’une surveillance spécifique par le CNR et l’Agence nationale de santé publique France.
Matériel et méthodes |
Nous avons inclus tous les CME expertisés au CNR, avec au moins une PCR T. pallidum positive sur un échantillon périnatal. Les données étaient recueillies prospectivement.
Résultats |
Entre 2011 et 2018, nous avons analysé 331 CME, 264 avaient eu une demande de PCR. La PCR était positive sur au moins un des prélèvements dans 22 cas (8,3 %) : 5 (22,7 %) provenaient d’Île-de-France (IDF), 6 (27,3 %) des départements et territoires d’outre-mer (DOM-TOM). Seules 4 mères (18,2 %) étaient symptomatiques. Sept (31,8 %) venaient d’un pays en développement, 15 (68,1 %) d’un milieu psychosocial difficile. Treize (59 %) n’avaient pas été dépistées au premier trimestre de grossesse. On comptait 6 MFIU (27,3 %), 6 naissances prématurées (27,3 %), 15 enfants (68,1 %) symptomatiques, parmi lesquels la totalité des prématurés. Le traitement administré en majorité (69 %) était la pénicilline (10 à 14jours). Le nombre de prélèvements par CME variait de 1 à 4, la PCR était positive dans 31/46 échantillons (67,4 %) ; les sites les plus prélevés étaient le placenta, le cordon ombilical et le liquide amniotique : 6/10, 4/9 et 4/7 prélèvements positifs, respectivement. Le résultat de la sérologie à la naissance était disponible pour 10 CME, le titre du test VDRL (Venereal Disease Research Laboratory) néonatal était 4 fois supérieur au VDRL maternel dans 2 cas. Trois tests VDRL maternels étaient négatifs : 2 patientes avaient été traitées précocement, la troisième était un faux positif. Enfin 4/11 (36 %) sérologies néonatales IgM étaient négatives.
Discussion |
Pour la première fois en France, nous analysons une série de SC diagnostiquée par PCR. La moitié des cas est issue d’IDF et des DOM-TOM, incitant à une vigilance accrue dans ces régions ; la majorité est issue d’un milieu précaire. Le taux de prématurité est similaire aux données de la littérature mais celui de MFIU est inférieur. La règle d’un titre de VDRL néonatal 4 fois supérieur au maternel pour le diagnostic de SC est discutable car retrouvé chez seulement 2 CME.
Conclusion |
La SC n’a pas disparu. Il faut multiplier au maximum les demandes de PCR sur les prélèvements périnataux chez le nouveau-né afin de ne pas méconnaître le diagnostic. Nos faibles effectifs ne permettent pas un calcul de sensibilité et de spécificité de la PCR selon le site prélevé. Une étude de plus grande envergure permettra de mieux préciser la place de la sérologie et de la PCR pour le diagnostic et la prise en charge de la SC.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Infection materno-fœtale, PCR, Surveillance épidémiologique, Syphilis
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.065. |
Vol 145 - N° 12S
P. S81-S82 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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